24h de course : cap ou pas cap ?

Fabrice Bernede, ambassadeur de la Team Guidetti Performance, s'est lancé un défi un peu fou les 26 et 27 mars 2022 : courir pendant 24h autour du lac de Passy (74) au profit de la Spondylarthrite ankylosante.

Le but de ce défi : courir pendant 24h, pour mettre en avant l'importance du mouvement dans cette maladie et collecter des fonds pour la recherche. Grâce à la performance et la détermination de Fabrice et aux nombreux participants qui l'ont rejoint, ce défi a permis de récolter 9000 € pour la Fondation Arthritis !

Au total, Fabrice a parcouru 140 km pendant ces 24h. Et s'il a mis tout son cœur et sa détermination dans ce défi, s'entrainant de longs mois pour être au rendez-vous, c'est parce qu'il soutient au quotidien son épouse, attente de spondylarthrite.

Retour sur ce défi : le récit de Fabrice, heure par heure !

Nous y voilà, le jour J. Il est 8h30 du matin je me lève et attaque par mon petit déjeuner j’essaye de rester le plus possible dans ma bulle et de limiter tous les petits parasites qui peuvent se trouver autour de moi.

9h00 : Charles Moret arrive pour me faire un massage d’activation afin de me mettre dans les bonnes conditions... puis c’est au tour de Caro.

11h00 : Il est temps de se rendre sur place, d’aller là où le défi va se dérouler, où le combat va se mener, là où m’attend mes mousquetaires ainsi que Planchet, notre coach.

11h15 : Je fais les dernières vérifications étant coureur mais aussi organisateur de ce défi, je ne veux rien laisser au hasard.

11h30 : Les mousquetaires et moi-même sommes en pleine préparation sur une autre tente. On ne laisse rien au hasard, on prépare nos ravitaillements avec notre équipe qui nous attend et qui nous aide.

11h50 : La pression monte tout doucement, on essaye de se mettre dans notre bulle, on se cherche du regard, le défi va être grand. Je prends les derniers conseils auprès de mon coach, Ben Colchen Reveal Coaching.

11h55 : On se dirige lentement vers la ligne de départ pour faire quelques photos et s’imprégner de celle-ci. Il y a beaucoup de monde autour de nous mais je reste dans ma bulle, concentré, je visualise mon objectif qui va durer 24 heures.

12h00 : Ça y est c’est parti, le starter est lancé  ! On est en route pour 24 heures de folie et d’échanges comme je n’ai jamais vécu.

Les premières heures vont être assez facile, on va laisser chacun prendre son rythme afin de se mettre dans notre bulle et dans notre rythme à nous , je laisse Olivier et Fred mener l’allure…

Les premiers kilomètres s’enchaînent ainsi que les premières heures de course. Tout se passe très bien, on est même en avance sur le temps prévu, mais on est toujours bien. Beaucoup de monde se joint à nous mais je reste dans ma bulle, concentré, focus sur mon objectif.

Caroline a pris le départ avec nous, son défi était différent, le sien était de dépasser le nombre de kilomètres de l’année dernière. Ce qui fut réussi. Au total, samedi 2h09 et 16,5 kilomètres.

L’après-midi se passe toujours bien. Là nous arrivons aux alentours de 18h30, heure à laquelle nous avons déjà décidé que nous allions nous restaurer et manger un petit bout. La nuit tombe, il commence à faire plus froid.

Je me sens toujours bien. On repart mais le froid se fait de plus en plus ressentir surtout quand nous passions à l’endroit du lac que nous appelions le frigo.

20h00, 21h00, 22h00, 23h00, les premiers coups de fatigue commencent à se faire sentir. C’est à ce moment-là que je perds un des mousquetaires, Fred Maucolin doit faire un arrêt au stand, mais les autres sont toujours là…

Puis 2- Youssri Chaouachiqui se démène contre sa hanche - stop et reviendra plus d’une heure après. Puis 3- Olivier Rigal s’arrête aussi pour un passage éclair au stand le temps d’un tour.

Le doute s’empare de moi, je me sens nu sans mes métronomes, mes mousquetaires… Je me ressaisis en m'appuyant sur les personnes présentes, enfin Kévin Roux car plus de souvenirs concernant les autres… Tellement dans ma bulle…. Le tour passe très vite.

La première partie de nuit fut très longue voire interminable, c’est alors que vient le changement d’horaire et là comme par magie les heures s’enchaînent, trois heures, quatre heures, cinq heures, six heures.

Les forces me reviennent, les sourires sont présents. Vers sept heures je me fais masser pendant 30 minutes afin d’enlever toutes les dernières tensions que je peux avoir et c’est reparti pour un tour.

8h00, 8h30, 9h00, ça passe très vite, les premiers courageux arrivent….

9h30 : je m’arrête de nouveau pour enlever un petit point de contracture au niveau de la cuisse. Ce sera le dernier arrêt au stand, Charles et ses doigts de fée ont fait un travail formidable. On relance, on voit les sourires sur les visages des gens et ça me donne une pêche étonnante.

10h00, 11h00, on alterne la marche et la course, toute la partie en faux plat montant nous la faisons en marchant et la partie en faux plat descendant on essaye de trotter, les muscles sont durs mais je reste dans ma bulle et je me dis que nous y sommes presque.

11h30, 12h00, 12h30, 13h00…

Nous continuons à enchaîner les kilomètres à faible allure, nous mettons à peu près 25 minutes pour faire le tour du lac qui fait 2,4 km.

12h15, je me retourne et regarde dans les yeux des mousquetaires, la fatigue se lit sur leur visage, les jambes sont lourdes, mais j’ai une sensation de plénitude qui m’envahit. Là je leur dis, que pensez-vous de profiter de ce dernier tour, je sais que nous pouvons en faire deux mais j’ai envie de profiter de cette instant de jubiler.

C’est alors que nous effectuerons le tour le plus long du défi, 45 minutes à échanger avec les gens, à faire des photos, des vidéos, les blagues s’enchaînent, les sourires se font de plus en plus joyeux sur les visages…

12h55 : Ça y est nous y sommes, on attend que les derniers accompagnateurs se placent sur la ligne. Il nous reste les derniers 300 mètres de la plage à parcourir. On prend le temps de savourer cet instant, on avance tranquillement. Caroline nous a rejoint pour passer la ligne.

13h : Tout se bouscule dans ma tête, les heures défilent devant mes yeux, je suis heureux, fier d’avoir accompli c’est 140 km durant ces 24 heures. Nous passons la ligne d’arrivée sous une ovation digne des plus grandes victoires, les gens se congratulent, s’embrassent… J’embrasse ma femme chérie, puis je tombe dans les bras des mousquetaires et de notre coach planché, mes sollicitations sont énormes, au milieu de cette effervescence, là sans réfléchir, je me dirige vers l’eau pour faire trempette avec mes acolytes rejoints par Estelle Tuaz-Torchon qui aura elle aussi réussi son défi sur l’eau en paddle...

Je ressens une fierté immense d’avoir parcouru ces 24 heures auprès de mes mousquetaires ATOS, Porthos et Aramis ainsi que toi Planchet notre coach Benjamin…

Merci à vous mes mousquetaires de m’avoir procuré autant de joie et d’intense émotion durant tout ce défi et les entraînements qui ont précédé celui-ci.