- Randonnée nature

Rencontre avec Simon Deniel, guide de haute montagne

Simon Deniel

Parmi les 1700 guides de haute montagne français, nous avons la chance chez Guidetti de collaborer étroitement avec Simon Deniel depuis 6 ans. Dans cette interview, il partage avec nous une partie de sa passion pour ce magnifique métier et les relations humaines.

Quel est ton métier ? 

Je suis guide haute de Montagne, pisteur secouriste et moniteur VTT. Ces activités me permettent de couvrir toutes les saisons en montagne !
Mon métier principal, c’est guide, rattaché à la Compagnie de la Vanoise et basé principalement à Tignes-Val d’Isère. Je suis spécialisé dans les voyages autour du monde.
Mes clients viennent vers moi avec des envies de sommets, de destinations précises et je leur propose des circuits en lien avec des guides et agences locaux.
J’accompagne aussi des sorties en alpinisme, cascade de glace, ski de rando, ski alpi ou des trekkings… c’est vraiment très large !

En France, je peux faire des sorties à la ½ journée. En revanche, à l’étranger, je propose des séjours de 15 jours minimum et ça peut aller jusqu’à un mois. Avec l’évolution climatique, j’essaie d’allonger les temps sur place, de faire moins de voyages mais plus gros.

A quel âge as-tu commencé ? D’où te vient cette passion ?

A 6 ans, je voulais déjà être guide de haute montagne ! Je suis né en Bretagne mais je venais très souvent en montagne avec mes parents, été comme hiver. Mon Bac en poche, je suis venu à Chamonix pour apprendre le métier et cela fait désormais 8 ans que je suis guide de haute de montagne.

Qu’aimes-tu le plus dans le métier de guide de haute montagne ?

J’aime découvrir de nouvelles cultures et les montagnes partout dans le monde, mais ce que j’aime par-dessus tout, ce sont les rapports humains, le contact avec mes compagnons de cordée et avec la population locale.

Quelles sont les qualités requises pour être guide ?

Il faut à la fois avoir des qualités physiques, d’endurance, et des qualités sociales, d’écoute et d’adaptabilité. Il faut savoir écouter et observer à la fois les clients et la montagne.

Je me vois comme un passeur entre la montagne, le lieu, la nature et les personnes que j’accompagne.

Que penses-tu des risques liés à ce métier ?

En tant que professionnel, on cherche à amoindrir le risque. Il faut toujours adapter ses décisions à la météo, à la nivologie. Il est essentiel de pondérer le risque et le gain. Il faut s’adapter aussi en fonction du lieu dans le monde et donc à l’accessibilité des secours.
Il faut accepter les éléments car la nature est plus forte que nous.

Quelles principales destinations as-tu parcourues ?

A peu près toutes… même s’il me reste encore tant à découvrir !
Le langage de la montagne est universel mais on découvre toujours des nouvelles cultures. Même si on retourne au même endroit, c’est toujours différent. 

Quel est ton plus beau souvenir en tant que guide ?

Une rencontre avec le Dalaï Lama, au retour d’une expé.
Les sommets, c’est fabuleux, mais c’est surtout des aventures humaines.

Quelle utilisation fais-tu des bâtons Guidetti ?

J’utilise tout le temps des bâtons, dans les ¾ de mes activités. Même en escalade, je prends des 3 brins pour redescendre. Quand je suis en expé, j’ai souvent une paire de secours sur les camps de base.

Tant pour le ski que pour l’alpinisme, les bâtons m’apportent stabilité et économie d’énergie, notamment dans la neige transformée. Cela m’apporte deux appuis supplémentaires en plus de mes jambes. Aussi bien en montée qu’à la descente.

Pour les treks ou les montées au camp de base, les bâtons me permettent d’avoir une poussée supérieure, une meilleure stabilité et de soulager les jambes. En montée, ça m’aide à être plus en avant et en descente de pouvoir freiner plus facilement.

En tant que guide de haute montagne, tu es bien placé pour observer les changements climatiques, non ?

Oui, c’est vrai qu’en 14 ans de métier, j’ai vu la nature beaucoup évolué. Ca va très vite.
Par exemple, il y a beaucoup plus de vent en altitude et des quantités d’enneigement très fluctuantes. Des crevasses se forment, les pentes se raidissent et deviennent plus techniques. Il y a aussi une grosse déstabilisation des terrains, des chutes de pierre…

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?

Je pars au Népal à l’automne puis aux USA pour travailler en tant que secouriste pour une saison.

Pour en savoir plus : https://www.simondguide-en-liberte.com/

Propos recueillis par Aurélie Joubin le 10 juin 2022

Simon Deniel